ETRE MAROCAIN

le desert marocain d

ETRE MAROCAIN

ETRE MAROCAIN

Des milieux physiques aux différences fortement accusées valent au Maroc de présenter, sur une superficie comparable à celle de la France (447 000 km² sans le Sahara occidental, avec lui 710850 km²), des diversités bien tranchées en ce qui concerne les populations aussi bien que les modes de vie. Comme sur une vue aérienne, de grandes zones se dégagent aisément.

À l’exception de trois des quatre villes impé riales », ces capitales nées de la volonté des sul tans, Marrakech des Almoravides, Fès des Idris sides et des Mérinides, Meknès des Alaouites, les plus grosses cités du royaume sont des ports, qui se massent sur les deux littoraux, au débouché des rivières pérennes et des oueds. Lieux du pouvoir, des échanges et des affaires, elles rassemblent. avec leurs agglomérations, la plus grosse part des quinze millions de citadins marocains (soit la moitié de la population nationale, une proportion qui a doublé depuis 1960). Les peuples s’y sont fondus et l’on apprend vite à distinguer les élé ments arabes, arabo-andalous, berbères, saha riens, comme les apports juifs, français ou espa gnols – sans parler de l’envahissante empreinte nord-américaine-dans les styles de vie, les traits des visages et les langues.

La campagne, qui s’étendait hier aux portes de ces villes, en est désormais séparée par la ceinture que forment l’habitat collectif des classes moyennes et les bidonvilles du lumpenproletariat. Deux mondes en apparence si anonymes qu’on pourrait, de prime abord, se croire n’importe où ailleurs sur la planète. Et pourtant, derrière les car reaux d’une HLM ou le carton d’une baraque se laissent entrevoir tapis à points serrés et nappe rons de dentelle, poste de radio ou de télévision et dinanderie de fête, éléments issus de la tradition artisanale et artefacts des civilisations indus trielles, comme le sceau d’une double vie.

La campagne offre moins de ces marques de dualité. C’est le domaine des plaines. Elles appa raissent caillouteuses et calcinées, mais porteuses d’essences fruitières sous lesquelles évoluent ovins et caprins, dans le Sud. Les barrages construits ces quarante dernières années les ent rendues propices à l’élevage et aux cultures inten sives (agrumes, céréales. légumes), dans le Nord et le Centre, comme on peut le voir dans le Ghurb

Pages précédentes sur le marché d Imichil dans le Hand-Atlas’étal du boucher & gauche, fillette ber bère de la vallée de Dades de drete, sur le pars de la musquée Hassan II. à Casablanca.
ou la Meseta centrale. Ces exploitations contri buent largement à donner à l’agriculture la posi tion-clé qu elle occupe dans l’économie du Maroc (environ 20 % du PNB et 35 % de la population active en 2000).

Cette campagne reste le royaume d’une vie tranquille, encore rythmée par les travaux des sai sons et des jours, où l’on fait la sieste sous l’amandier, où l’on se trempe dans l’oued, où les voitures sont rares et les ânes nombreux. Il y a bien çà et là quelques enclaves industrielles. Mais elles sont bien moins nombreuses que les forêts. Et puis, chaque jour de la semaine, un marché bat son plein ici ou là, et l’on peut y côtoyer une population mêlant les éléments arabes et berbères.

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